Plus de 80% des déchets marins sont des plastiques. Notre production de plastique ne cesse d’augmenter, alors que beaucoup finit en déchet et dans l’environnement, à cause d’actes délibérés, de défaillances ou de négligences, si bien qu’à l’échelle globale, la concentration de déchets marins a augmenté par 100 au cours des 40 dernières années.
L’ingestion de déchets ou l’emmêlement dans les déchets ont été observés dans tous les taxons marins (oiseaux, mammifères, reptiles, poissons…), provoquant régulièrement une mort lente et douloureuse : suffocation par étranglement, amputation, lacérations, obstruction ou perforation digestive, mais aussi, amoindrissement de la condition corporelle, difficultés de déplacement ou de plongée… Cela a un impact sur les capacités de reproduction et d’évitement des prédateurs.
La majorité des recherches sur la distribution et les impacts des déchets portent sur les environnements marins. Pourtant, moins de 20% provient des activités maritimes, donc la plupart vient de la terre, véhiculés notamment par les fleuves et les vents. De plus, 98% des déchets plastiques sont piégés en amont, dans les environnements terrestres. Nous devons agir sur les sources !
Afin de connaître les sources, les zones d’accumulation et les impacts des déchets pour adapter les moyens d’intervention. HISA a recensé 60 publications internationales portant sur les macro-déchets dans les cours d’eau. Si la pollution est plus forte en Asie du Sud-Est, elle est aussi très importante dans les fleuves européens ! Les premières estimations en France montrent jusqu’à 1000 déchets/heure observés sur la Seine et 0,7 tonne de déchets transporté par le Rhône chaque année….
HISA a recensé plus de 200 cas d’interactions entre la faune et les macro-déchets (>5 mm) des cours d’eau dans la littérature française et internationale, chez les poissons, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. Ce sont surtout des observations opportunistes, d’ingestion, d’emmêlement, et de nombreuses espèces d’oiseaux utilisent des déchets pour construire leur nid. Il est important de mettre en place des études dédiées à l’impact des déchets sur la faune dans les cours d’eau et les écosystèmes terrestres.
C’est pourquoi HISA a réalisé une étude de faisabilité pour la mise en œuvre d’une surveillance des macro-déchets (de plus de 5 mm) dans les cours d’eau : états des lieux, méthodologies, acteurs, dispositifs, initiatives….